Coeur amnésique... âme de papier...



Je fais tout de travers…

Je prends des routes dont j’ignore les issues
Je souffre de malheurs que j’ai moi-même conçu
Ma peau est lacérée par la lame de mes ongles
Je dessine des contours et m’écorche à leurs angles

Je passe d’un piège à l’autre comme si je les comptais
J’en dessine même une carte, pour mieux y retomber
Je collectionne les larmes telles des diamants sacrés
Qui cachées dans mon âme, seront bientôt pleurées

Terrifiée par mes fautes, je vacille sur ma route
Et à chaque bifurcation, je suis saisie de doutes
Et à chaque pas en avant et à chaque enjambée
Je m’arrête, hésitante, et fini par me retourner

Mon âme est recouverte d’horribles cicatrices
Pourtant j’oublie sans cesse les traits de la malice
Comme si cette mémoire,complice de ce cœur niais
Dissimulait mes peines pour me les refaire goûter

J’ai le cœur amnésique… mais j’ai l’âme en papier
La douleur que j’oublie l’a chaque fois tant froissée
Que même après l’oubli j’en ressens les effets
Sans me rappeler les causes pour pouvoir l’éviter

Je serre souvent des mains recouvertes d’épines
Les cœurs que je chéris, me blessent et me piétinent
Les bras qui me serrent me brisent souvent les côtes
Et ces yeux tant aimés me disent que c’est ma faute

C'est ma faute, je le sais, car je fais tout de travers
Je prends des décisions dont j'ignore les revers
Mon âme est si transparente, mon cœur à découvert
Que tous pourraient viser et me briser tel un verre

D’un pas mal assuré, je titube vers mon destin
Et mon âme abimée se demande s’il y aura une fin ?
Si un jour je cesserais de faire les mauvais choix
Et ne plus emprunter les mêmes chemins ingrats

Quand cesserais-je cette bêtise et ses maux achiléens ?
Sans en être ligotée, pourrais-je tisser des liens ?
Pourrais-je toucher une âme sans me brûler les mains ?
Et écouter battre un cœurs qui ne brise pas le mien

Je marche dans mes pas et retrace mes sentiers
Repeignant mes douleurs, en accentuant les traits
Mes erreurs m’on tellement vue, tellement rencontrée
Qu’un jour j’en suis certaine, elles vont me tutoyer !

Je fais tout de travers …mais un jour je le sais
Lassée de trébucher et sans cesse me briser
De devoir infiniment ramasser mes morceaux
Et en séchant mes larmes les recoller à ma peau

Ce jour là, j’en suis sure, je rirais de mes nuits
Et me tapoterais l’épaule d’un regard attendri
Et des sentiers inexplorés j’emprunterais sans peur
Prenant confiance en moi et conscience de ma valeur

Je m’étonnerais moi-même du chemin que j’aurais fait
Je comprendrais, surprise, qu’à force de tomber
A force de m’écorcher les genoux et de me relever
J’ai en mon âme une force que je n’aurais pas soupçonné

Armée de mon passée j’étreindrais mon destin
Et le sourire aux lèvres j’avancerais enfin
Laissant tomber mes peurs, allégeant mes épaules
Je piloterais ma vie, en prendrais le contrôle

Tunis - 22 mai 2011

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